Famille Doublet - Boudignon - Lefèvre
En 1854, Louis Doublet, cressonnier, originaire de Senlis, quartier Villemétrie, s’installe à Vayres sur Essonne, avec sa femme Marie Eléonore Mélanie Debonne. Le mariage de leur fille Augustine Mélanie Doublet avec Charles Boudignon, a lieu en novembre 1854. Il fût aidé par un journalier Jean-Baptiste Ramu (ce dernier retournera travaillé dans les cressonnières de Senlis et Bellefontaine).
Charles Boudignon, originaire de la commune est scieur en long avant son mariage puis en 1856, il devient cressonnier à la cressonnière Sainte Anne et est aidé par son beau père. L’emplacement de la cressonnière Sainte Anne, est situé aux lieuxdits « Les Prés de l’église » et « Les Courtils Sainte-Anne » en-contre-bas de la Source Sainte-Anne, au niveau de l’ancienne ferme du château (ferme Sainte Anne, jusqu’en 1830, les locataires sont la famille Lefebvre). Ces terrains appartiennent au château de Vayres, propriétés de la famille Cauchy.
Charles Boudignon restera cressonnier jusqu’en 1863, avec comme ouvrier Louis Constant Petit (originaire de l’Oise et qui ouvrira sa cressonnière à Montmirault, Cerny vers 1882).
Un nouveau cressonnier reprend la cressonnière Sainte-Anne, Jean Baptiste Lefèvre, arrivant de Bellefontaine.
La cressonnière reste dans la famille car Louis Doublet est l’oncle maternel de Jean Baptiste Lefèvre. Ce dernier est également originaire de Senlis. Son père et ses frères sont déjà en lien avec les prémices de la cressiculture. Son père travaillait avec l’un des premiers cressonniers, Jean Marie Justin Chambeland à Senlis.
Le tout premier cressonnier de France est Joseph Marie Etienne Cardon, qui créa sa cressonnière à Avilly-Saint-Léonard, entre Senlis et Chantilly.
Quant à ses frères, ils travaillent dans des cressonnières de l’Oise ou du Val d’Oise, Louis Antoine à Borest, Antoine Etienne à Fontaines.
Jean Baptiste Lefèvre a deux fils : Victor Jean-Baptiste et Charles Albert. En 1890, Victor Lefèvre poursuit l’exploitation de la cressonnière Sainte Anne. De nombreux cressonniers y apprennent le métiers. Ils s’installeront par la suite sur la commune ou sur les communes voisines.
Suite au décès de Jean baptiste Lefèvre fin 1893, Charles Albert part à Méréville et ouvre la première cressonnière de Méréville, en 1894.
En 1911, Victor Lefèvre meurt et la cressonnière Sainte Anne continue d’être exploitée, elle est tenue par la veuve de Victor, Aurélie Voiry, sa seconde épouse, avec des ouvriers. (Maurice Foulon, Marcel Chaillou, Edouard Brisset, Augustin Greffin et Charles Ramé)
Victor Jean-Baptiste Lefèvre et ses ouvriers
En 1912, Clovis Lionnet, frère de Louis Joseph dit Victor Lionnet. Ce dernier créa la deuxième cressonnière de la commune de Vayres (créée en 1909-1910, dans les Près de Laroche) reprend la cressonnière avec les ouvriers. A la mort du petit fils de Victor, Maurice Foulon, pendant la « Première Guerre mondiale », Aurélie Voiry, veuve Lefèvre revend la cressonnière en 1916 à Clovis Lionnet.
Et les ouvriers se mirent à leur compte. A Vayres, Marcel Chaillou ouvrit la « cressonnière des Dix arpents », Augustin Greffin celle de la « Tassonnerie ». Edouard Brisset fut cressonnier à D’Huison-Longueville. Et Charles Ramé, patron de la cressonnière Vittemet, à Boutigny avant d’ouvrir sa cressonnière à Vayres.
Famille Lionnet - Sibilia
Louis Joseph dit Victor Lionnet a été commis cressonnier chez Lefèvre, en 1901. Les frères Lionnet sont originaires de Fosses (95) et sont ouvriers cressonniers chez d’autres patrons à D’huison-Longueville, avant d’arriver à Vayres. Louis Victor Lionnet est à D’Huison à partir de 1896 et Clovis le rejoint en 1906.
Clovis eut quatre enfants, qui lui ont succédés : Germaine, épouse de Lucien Juelle, Gabriel, Etienne et Jeanne. Paul Sibilia, d’abord ouvrier chez Gabriel Lionnet, épouse Jeanne Lionnet. Il se met à son compte en 1945, reprend l’exploitation de Lucien Juelle puis plus tard celle de Gabriel Lionnet. L’exploitation de Paul Sibilia est ensuite reprise par son fils Jean-Louis Sibilia.
Le chantier d’Etienne Lionnet est poursuivi par son fils René, jusqu’en 1984. Gravement malade, René Lionnet fait appel à André Morizot qui reprend l’exploitation avec ses fils Jean-Pierre, Christian et Denis.
De son côté, Jean-Louis Sibilia, retraité décembre 2012, continue à cultiver une petite surface de cresson de fontaine, à la cressonnière.
Je remercie Evelyne Lionnet (épouse Duret) pour avoir participé à l’historique de la famille Lionnet.
Famille Morizot
André Morizot est le fils de Charles Morizot qui en 1914, arrive à 13 ans, à la gare de la Ferté-Alais. Il passe par les cressonnières Petit, à Cerny, puis fut l’un des ouvriers de Paul Barberot, à Méréville.
En 1984, André Morizot qui reprend avec ses fils Jean-Pierre, Christian et Denis, la partie de la cressonnière exploitée par René Lionnet. De 1993 à 2009, Denis Morizot poursuit l’exploitation. En 2000, Christian reprend une autre partie de la cressonnière Sainte Anne, appartenant à Jean-Louis Sibilia ( Ancien chantier de Gabriel Lionnet).
En 2008, Mikaël Morizot, fils de Christian reprend les exploitations de Jean-Pierre, à Saclas et à Baulne, lorsque ce dernier part à la retraite.
A partir de 2010 Mikaël exploite de la cressonnière Sainte-Anne.
Ainsi depuis 1854, la cressonnière Sainte Anne voit le cresson de fontaine pousser au fil des années.